Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre Ciel et Terre
Entre Ciel et Terre
  • Entre Ciel et Terre, tu te retrouveras, dans ton quotidien, dans tes loisirs dans ton mode de vie, dans la photo dans la musique, dans l’art dans tes voyages, dans tes croyances, dans ton regard critique, toi qui es pourtant si différent de moi.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Entre Ciel et Terre
7 décembre 2010

LIBAN: Feux de forêts


 

Risques de catastrophes naturelles et de désastres : mieux vaut être préparé

 

 

Par Suzanne BAAKLINI | 07/12/2010

Les incendies consument chaque année des surfaces boisées importantes. Photo Michel Hallak

 

680986_74307550465

 

Coopération Subir les conséquences des catastrophes naturelles et des désastres de tous genres n'est pas une fatalité. Un plan est actuellement préparé par une unité spéciale reliée à la présidence du Conseil des ministres et des organisations internationales, avec pour objectif une meilleure préparation aux pires éventualités.

Tremblements de terre, inondations, feux de forêts, glissements de terrains, accidents climatiques, désordres civils... Le Liban est exposé à tous ces dangers, mais à quel point sa population y est-elle préparée? Qui saurait, par exemple, quelles sont les réactions de survie en cas de séisme majeur? Autant la population que les autorités se trouvent désemparées en cas de sinistres. La catastrophe aérienne du Boeing d'Ethiopian Airlines au large des côtes libanaises le 25 janvier dernier, qui a fait une centaine de morts dont plus de 50 Libanais, a montré un évident problème de coordination entre les différents acteurs appelés à intervenir en pareil cas. Une grande question avait surgi alors : comment faire face à des catastrophes majeures et faut-il une institution spécialisée pour la gestion des risques ?
Parmi les efforts fournis pour remédier à cette situation, il existe un plan actuellement préparé par une unité de gestion des risques directement reliée à la présidence du Conseil des ministres, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le bureau de l'Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC) au Liban. Céline Moyroud, conseillère pour la prévention de crises et pour la reprise au PNUD, et Ivan Vuarambon, chef du bureau de SDC au Liban, expliquent à L'Orient-Le Jour que ce plan consiste à examiner la situation présente, à identifier toutes les institutions concernées et tous les risques encourus par le Liban, afin de contribuer à mettre en place une structure qui pourra faire face à d'éventuelles catastrophes. «Des études préalables nous ont montré que renforcer la coordination au sein de la présidence du Conseil des ministres est un axe à explorer, parce que celle-ci peut assurer une coordination efficace au niveau de tous les ministères», disent-ils.

 

 

 

Ils ajoutent que ce plan énumérera tous les risques et toutes les vulnérabilités, dont certaines propres à des régions (la Békaa est particulièrement vulnérable aux inondations, par exemple), et apportera des réponses à toutes les éventualités. Le plan comportera en détails les mesures à prendre en cas de feux de forêts, les réflexes à avoir en cas de tremblement de terre et les actions de sauvetage à entreprendre... le tout basé sur la géographie du pays et les institutions en place. Le plan devra répondre à des questions pratiques telles que celles-ci: en cas de séisme majeur, l'aéroport continuera-t-il à fonctionner? Sera-t-il possible d'acheminer les aides dans les régions touchées? Le Liban dispose-t-il des équipements nécessaires pour le sauvetage? Comment assurer la distribution d'eau dans des conditions extrêmes?
«Il y aura même, dans le plan, les conditions à remplir en cas d'affluence de l'aide étrangère, afin de s'assurer de son efficacité, ajoutent Céline Moyroud et Ivan Vuarambon. Outre les mesures à prendre dans les cas d'urgences, nous nous attaquons aussi à certains aspects pratiques dans les lois, comme la nécessité d'appliquer les mesures antisismiques dans le code de la construction. En bref, il s'agit de mettre en avant le fait que mieux on est préparé, moins on subira des décès et des dégâts
économiques.»
La mise en place de ce plan a commencé cette année, en 2010, et devrait durer jusqu'en 2012. Le projet bénéficie d'un budget de 800000 dollars assuré par le PNUD, le SDC et le gouvernement libanais. L'unité de gestion des risques rattachée au Conseil des ministres est pour sa part temporaire, son principal objectif étant de mettre en place un système qui fonctionnerait efficacement en cas de
catastrophe.
Serait-il nécessaire de créer une institution permanente de gestion des risques comme l'ont réclamé plus d'un homme politique après la débâcle qui a suivi la catastrophe aérienne au large du Liban? «Renforcer les institutions existantes et développer leurs prérogatives peut s'avérer plus efficace que créer une nouvelle institution qui viendrait s'ajouter aux autres, souligne Ivan Vuarambon. L'important est de mettre en place un système qui fonctionne.»

Une question de culture
Quelles sont les difficultés identifiées par les organisations internationales dans la préparation de ce plan avec les autorités libanaises? «La réduction des risques est une culture qu'il faut inculquer à la population, et ce n'est pas le cas actuellement au Liban, répond Ivan Vuarambon. C'est le problème le plus grave selon nous. Il faut procéder à davantage de sensibilisation pour convaincre les habitants de la nécessité de prendre des précautions. C'est un travail de longue haleine qui n'est pas très populaire. Beaucoup seraient tentés de nous demander pourquoi il est utile d'investir dans des précautions pour un risque qui leur paraît virtuel. Notre argument est qu'un tel investissement est très rentable, vu les dégâts que peut causer une seule catastrophe majeure.»
Céline Moyroud identifie un autre problème souvent rencontré par le PNUD: le manque de données disponibles. «Nous manquons d'informations sur les risques encourus par le Liban et sur les types de vulnérabilités, dit-elle. Pour l'instant, nous rassemblons ce qui est disponible. Nous collaborons avec certaines institutions comme le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), les universités, les administrations publiques concernées... Nous arrivons à identifier aussi les lacunes. Il existe, par exemple, trop peu d'études effectuées sur les risques d'inondations au Liban.»
Mais le travail ne comporte pas que des difficultés. Le pays a des atouts qu'il faut savoir explorer. «Au Liban, le principal support sur lequel nous pouvons nous appuyer est l'extraordinaire résilience de la population, souligne Ivan Vuarambon. Les Libanais ont acquis une capacité de gérer des problèmes, comme le manque d'eau par exemple, la difficulté de circuler, etc. Il y a également des institutions locales très efficaces et très professionnelles sur lesquelles il est possible de compter, comme la Croix-Rouge libanaise (CRL).»
Céline Moyroud rend hommage au fait que « le gouvernement libanais a dorénavant la conviction de la nécessité de préparer le pays à une éventualité de crise majeure», une condition sine qua non pour progresser dans ce domaine.
Ils rappellent tous deux que la réaction libanaise à des catastrophes récentes de par le monde dénote une conscience accrue des dangers que court le pays. «Les Libanais ont envoyé des aides en Haïti après le tremblement de terre dévastateur, et au Pakistan après les inondations meurtrières, disent-ils. Ils ont été choqués par l'ampleur de ces catastrophes, ça les a fait réfléchir sur ce qui pourrait se passer chez eux en pareil cas.»
Autant Ivan Vuarambon que Céline Moyroud reconnaissent que le domaine de la prévention est très complexe puisqu'il touche à la formation des personnes autant qu'au développement de la partie institutionnelle, afin que la gestion des risques puisse se faire de manière cohérente et coordonnée le moment venu. «Le système de coordination des actions devrait être mis en place d'ici à un an, mais le travail de sensibilisation prend, pour sa part, beaucoup plus de temps», précisent-ils.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité